Test Blu-Ray : Starship Troopers

Publié le par la Rédaction



Test Blu-Ray : Starship TroopersStarship Troopers demeure un véritable chef d’œuvre de science fiction moderne. Sous l’apparence d’un space opera complètement déjanté, Paul Verhoeven, à qui l’on doit l’excellent Robocop, nous fournit une œuvre aux multiples degrés. Il s’agit d’un film bourrin en apparence, blockbuster destiné à tout déchirer mais aussi un film subtilement caricatural.

Starship Troopers prend place dans une société futuriste où l’idéal démocratique n’est plus. La société est dominée par une fédération profondément militarisée, contrôlant les médias et les principales institutions socialisantes. L’avenir des jeunes est tout tracé : devenir citoyen, se sacrifier pour la nation en guerre contre des insectes géants : les arachnides.

En véhiculant constamment un discours profondément fasciste (la télévision y est ici dépeinte comme un pur outil de propagande moderne), le réalisateur cherche tout simplement, non à en adopter le point de vue (certaines critiques ayant accusé S.T d’avoir fait renaître le vieux démon nazi), mais au contraire à mieux le renverser : du Verhoeven par excellence. Le réalisateur l’avait déjà très bien effectué avec Robocop qui n’était autre qu’une belle satire faite à l’égard de nos sociétés modernes marquées par la domination de grandes multinationales et où le besoin de sécurité était généré volontairement pour répondre à une pure demande de profit (logique capitaliste quand tu nous tiens !). Starship Troopers s’attaque, sous le même style, au discours fasciste, aux différentes sociétés dominées par un régime autoritaire. Verhoeven en adopte le point de vue, le pousse à l’extrême, et le renverse à l'écran.

Starship Troopers reste donc ni plus ni moins qu’un film de propagande d'un système social particulier, mais qui loin d'en vanter les mérites, cherche constamment à en décrédibiliser le discours et les logiques. Le tout s’effectue admirablement sous le registre du ridicule et de l’amplification. Du très grand art…mais à la Verhoeven !

Au-delà de cette perspective critique, le réalisateur a su maîtriser toutes les ficelles d’un film de science-fiction héroïque. Starship Troopers reste un film qui respecte par exemple toutes les étapes d’une aventure héroïque classique. L'histoire parle d'un jeune homme Rico, qui deviendra orphelin, rêvant de devenir citoyen, mais prisonnier de sa dépendance à l’égard de ses parents. Il va s’engager tout de même dans l’armée pour accomplir son rêve en suivant sa propre volonté. Elucidant les mystères d’un triangle amoureux, le héros affrontera de multiples obstacles, une mort (symbolique), renaîtra sous de nouvelles formes, s’élevera dans les grades de l’institution militaire et accomplira en somme son destin. Il va devenir un citoyen accompli, un personnage désormais maître de lui-même ayant su assimiler l’énergie qui l’alimentait au début de l'aventure tout en acquérant l’intuition (personnage de Carl) et la sagesse (Carmen Ibanez / Lieutenant et professeur Lieutenant Jean Rasczak) qui lui manquaient.

Starship Troopers reste enfin un excellent film de space opera moderne, parfaitement dirigé, alimenté par des effets spéciaux qui en 2009 n’ont finalement pas trop vieillis. On peut parler d’un spectacle divertissant, respectant volontairement tous les canons du genre avec la touche satirique de Verhoeven. On en prend plein la figure et on en redemande !

Ce Blu-Ray Disc est édité chez Tristar. Le test technique à lire en page suivante…

« Le libre arbitre, c’est la seule liberté dont on dispose. Exercez-le. Décidez pour vous ! »
- « Ne boudez pas la providence »

Synopsis

Au XXIVème siècle, une fédération musclée dirige la Terre. Mais aux confins de la galaxie, une armée d'arachnides se dresse contre l'espèce humaine et la menace même directement, en rasant Buenos Aires... Après avoir fait couler beaucoup d'encre pour son pseudo-message fascisant (en fait une réflexion sur les possibles dérives d'une hégémonie politique mondiale), le film de Paul Verhoeven fait aujourd'hui l'objet d'un culte forcené produit par un ensemble d'éléments aussi disparates que la réussite graphique des 'parasites', la beauté aquatique de Denise Richards, les clins d'oeil permanents au western et au film de guerre, et l'humour de bande-dessinée qui agrémente tout le film.

Caractéristiques

Vidéo : Transfert 1080p MPEG-4 VC1 (Débit de 26563 Kbps) / Format 1.85
Audio : Anglais en PCM 5.1 (Débit de 4608 Kbps) et Dolby Digital 5.1 (Débit de 640 Kbps), Espagnol et Français en DTS 5.1 (Débit de 1536 Kbps) et Dolby Digital 5.1 (Débit de 640 Kbps)
Sous-titres : Multiples
Bonus : Scènes coupées,Secrets de fabrication,Making-Of, Johnny et Carmen – Bout d'essai, Bande-Annonce 

Qualité Technique


Vidéo

Starship Troopers nous est offert dans un transfert 1080p et un encodage VC-1. Dans l’ensemble, le pressage se montre d’un très haut niveau tout en apportant à certains moments son lot de limites. Le niveau de détail se montre très tape à l’œil. L’image tire profit d’un piqué optimal. Le sentiment d’omniprésence des détails se fait souvent ressentir. Les arrière-plans sont très précis (zones rocheuses de la planète Klendathu). Les gros plans bénéficient de la même remarque nous laissant par exemple admirer le fin duvet de la superbe actrice Dina Meyer (26.32 minutes).

Seulement, quelques scènes souffrent d’Edge Enhancement. Cette accentuation artificielle des contours est aisément décelable à l’heure trente du film lors de cette fameuse séquence du piège tendu par les insectes à l’infanterie mobile. L’image y est certes très détaillée mais le procédé a tendance à accentuer toutes les textures générant à la fois du bruit vidéo et une granulosité déplaisante. Heureusement, tout cela ne dure pas longtemps.

Starship Troopers tire profit d’une palette de couleurs assez large. Les couleurs primaires y sont vives et très saturées : rouge / bleu des tirs au laser au camp d’entraînement, vert des projections de sang des arachnides, orange des jets de plasma des autres gros insectes. En bref, on est servi ! Les tons de peau des personnages demeurent très naturels. Les scènes se déroulant dans l’espace bénéficient de noirs solides la plupart du temps et de jolies nuances de gris sur les vaisseaux ce qui donne beaucoup de contraste aux scènes spatiales. Les scènes de nuit sont plaisantes. Le bleu diffus de l’invasion nocturne de Klendathu génère un joli aspect « sci-fi ». La compression est optimale si ce n’est durant ce fameux passage d’embarcation précédant l’invasion nocturne (à partir de 58.27 minutes) où l’on dénote quelques fragilités de compression. Les noirs y sont à cet instant très peu solides. Globalement, l’éditeur s’en sort très bien et le rendu haute définition reste quasi-constant.

Audio

La piste PCM non compressée offerte en VO est typiquement associée à un Blu-Ray Disc conçu pour générer chez vous quelques conflits de voisinage. L’immersion 5.1 est vraiment dantesque ! Dès l’entame du film et ses roulements de tambour, on est plongé dans cette atmosphère militaire, très dynamique et sportive. Le mixage non compressé offre beaucoup d’ampleur et d’ouverture. Le rendu des effets est toujours très robuste et la spatialisation optimale. L’arc frontal est constamment exploité avec énergie et souplesse. La voie centrale n’en demeure pas pour autant éteinte. Elle donne du corps et suffisamment de puissance aux dialogues, toujours nettement intelligibles malgré l’incessante ampleur des ambiances.

Si vous regrettez que certains titres n’exploitent pas assez la scène arrière, et bien Starship Troopers sera pour vous une référence. Les voies surround sont continuellement exploitées, travaillent en coordination avec la façade avant de manière intelligente et équilibrée. Des coups de feu, aux cris d’arachnides, aux souffles d’explosion en passant par les différentes traversés des vaisseaux : l’immersion multi-canal se fait toujours pleinement ressentir pour atteindre durant certaines séquences un degré vraiment jouissif : l’exemple de l’échappée du vaisseau dirigé par Carmen (32''). Il ne manque plus que le système de vibration D-Box pour rendre la scène encore plus réaliste. Surtout, Starships Troopers tire profit de basses somptueuses, subtilement poussives durant certaines séquences. Elles accompagnent agréablement les passages les plus percutants, les incessants déplacements des navettes et autres grands mouvements. Un petit mot enfin sur une bande originale de Basil Poledouris qui nous rappelle les grandes marches impériales de la saga de George Lucas.

Bonus


On peut regretter dans un premier temps l’absence de commentaire audio.

Scènes coupées (SD – 7.56 minutes)

Elles sont au nombre de cinq : Au Lycée – Départ immédiat – Zander console Carmen – Zander interroge Carmen – Le Baiser de la fin

Secrets de fabrication (SD – 8.41 minutes)

Trois scènes en détail : La Destruction du Roger Young – A Dos D’insecte – Ne Regardez pas (avec une amusante intro du réalisateur).

Making-Of (SD – 7.48 minutes)

On y apprend finalement très peu de chose puisqu’il s’agit davantage d’un document promo que d’un making of exhaustif.

Johnny et Carmen – Bout d'essai (SD – 3.39 minutes)

Les deux acteurs en essai pour une scène qui sera finalement coupée au montage.

Bande-Annonce (SD – 1.49 minutes)

Conclusion et Screenshots HD


Conclusion

Assez maigre en bonus, Starship Troopers reste tout de même une édition Blu-Ray très divertissante. Ce film de Verhoeven est typiquement le titre qui trouve beaucoup de sens à être présenté en HD et en son non compressé. Malgré quelques défauts techniques, on ne saurait que vous recommander ce disque rien que pour l’ampleur des grandes scènes de bataille d'Arachnides qui n’ont d’ailleurs pas trop vieillies. Starship Troopers restera pour moi un chef d’œuvre de science fiction !

ScreenShots HD (Extraits redimensionnés en 1280 x 720 pixels et encodés au format .jpg)

Test Blu-Ray : Starship TroopersTest Blu-Ray : Starship TroopersTest Blu-Ray : Starship TroopersTest Blu-Ray : Starship TroopersTest Blu-Ray : Starship TroopersTest Blu-Ray : Starship TroopersTest Blu-Ray : Starship TroopersTest Blu-Ray : Starship Troopers